La vie de Monsieur Alceste de Montmorency avait tout de romanesque, et pas nécessairement dans le bon sens du terme. Il avait 'vaincu' trois épouses différentes, arrivant à se défaire de lui emprise et de ce serment soit disant sacré du mariage, en appliquant la simple clause : 'jusqu'à ce que la mort vous sépare'. Il avait fait en sorte que la mort soit rapidement de la partie. C'était mieux de mettre un terme à cela avant même que cela puisse devenir gênant pour lui, sa carrière, ses ambitions et sa famille. Il n'avait jamais aimé perdre son temps, perdre quoi que ce soit d'ailleurs. Il lui plaisait d'avoir le contrôle sur tout, sa vie, celle de ses proches, celles de ses employés, et s'il le pouvait aussi, sur certain habitué de ses établissement. Il pouvait aussi contrôler sa famille - dans une certaine mesure, et quand il n'y arrivait pas, soi le membre en question prenait la fuite à l'image de Freida, la plus âgée de ses sœurs qui s'était enfuie avec son bâtard, ou bien la mort finissait par les emporter, à l'image de Placide, le dernier mort en date. Il n'y a aucune limite morale à ce que le contrôle puisse lui permettre, Alceste était de ces personnes qui n'avaient pas réellement de sens moral, ni réellement d'éthique. Il n'y avait que l'argent, et le pouvoir, car il était impossible de distinguer l'un et l’autre d'après lui.
Il n'était pas rare qu'il trouve le sommeil dans sa chambre - il était plus rare qu'il y soit seul. Enfin, entre ces murs il était soit accompagné de ses défuntes épouses, soit seul. Ce n'était qu'au bordel qu'il était accompagné, et il n'y dormait jamais. C'était son royaume, mais pas sa maison. Alceste avait toujours été attaché à ces murs - toujours, si bien que quand ils s'étaient vidé de ses habitants, comme Joséphine ou Freida avant elle. La plus jeune des De Montmorency était rentré au bercail, et ce n'était pas un acte fortuits du destin, sauf si Alceste se considérait lui même comme incarnant le destin. La relation entre le frère et la sœur avaient toujours été des plus malsaine, quand il avait perdu Freida qui avait préféré forniquer et enfanter d'un bâtard, il avait reporté toute son attention sur la plus jeune, une innocente créature rousse, un créature qu'il avait modelé à son image : manipulable, soumise, et loyale. La mort de l'époux de sa sœur n'avait rien d'un accident, du moins, s'en était un... officiellement. Avoir de nouveau sa soeur dans sa vie était un vrai bonheur, littéralement. Tout reprenait sa place, parfaitement. Alceste n'avait d'amour que pour la perfection, que pour ses plans organisé au millimètres près. Et les nuits d'orages étaient aussi de retour - une fabuleuse nouvelle.
Même pendant les nuits d'orage, le sommeil pouvait être lourd. Il avait des nuits agités en ce moment, son existance remise en cause par une nouvelle paternité qui arrivait à point nommé. Une fille, c'était mieux que rien - mais à son grand damne, elle n'avait rien d'une demoiselle qui se laissait guider et manipuler à souhait. Ses rêves sont agités, étranges, et il se réveille enfin quand il entend la porte de la chambre s'ouvrir, et sa soeur se glisser à pas feutré entres ces murs. Et à ses gestes, s'accompagna un, 'Est-ce que je peux rester ?' Il se redresse légèrement dans son lit, allumant la petite lumière à son chevet d'un geste de la main. 'Oui, bien sûr ma chérie.' Il ne cillait même pas quand des éclairs vinrent fendre le ciel nocturne et baigner la chambre d'un lueur blafarde et aveuglante. Lui n'avait jamais eu peur de l'orage, ce n'était qu'une démonstration de force de la nature, rien de plus. Il n'a que le temps de finir sa phrase que déjà les habitudes reprennent de plus belle, et Joséphine se glisse dans ses draps. Naturellement. N'importe quelle personne aurait été gêné - mais pas eux, il l'avait façonnée ainsi. Il était normal pour elle de se blottir dans les draps de son frère alors qu'il n'était que simplement vêtu d'un pantalon de pyjama. Il l'enserre dans ses bras nus. Alceste incarne en apparence la délicatesse - un apparence seulement. Joséphine franchissait une barrière morale en se glissant dans ses draps - et elle n'avait pas la capacité moral de s'en rendre compte. La tête rousse de sa sœur enfouie sous les draps, il dépose un baiser dans sa chevelure, se voulant le plus rassurant possible. Il y avait toujours quelque chose de malsain chez Alceste, ça avait toujours été le cas, bercé par la débauche d'un père peu aimant. Quand un nouvel éclait fend la nuit, il la serre un peu plus contre lui, protecteur. Il avait toujours fait en sorte d'être la seule personne qui soit à ses yeux à elle capable de la protéger. 'Ca va aller...' mumure-t-il doucement sa main se perdant dans le bas dos de sa soeur, un sourire satisfait sur les lèvres.. 'Comment faisais-tu sans moi ?' La question était d'avantage rhétorique à vrai dire. Mais dans un sens il voulait qu'elle dise qu'il lui avait manqué. Evidemment.
Alceste parle en alceste
Alceste De Montmorency
✧pour changer l'ordre des choses✧
Missives royales : 12 Date d'arrivée : 30/10/2018
It's a different kind of danger
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