C’était encore une idée, une lubie, que dis-je une fantaisie de la part de Lucifer. Encore et toujours Lucifer. Que ne ferait-elle pas pour lui ? Rien, elle ferait absolument tout. ‘Un œil de Runespoor, je suis certain que c’est ce qui me manque ’. Et puis quoi encore ? N’avait-il pas plus compliqué à trouver ? Lucifer penchait sur ce qui semblait être un casse-tête chinois depuis de long mois, il refusait que Pimprenelle se penche dessus, il gardait jalousement ce casse-tête pour lui. Dommage, elle était futée Pimprenelle, elle aurait pu lui être d’une grande aide. Mais pouvait-elle simplement imaginer ce sur quoi il était en train de pencher ? La malédiction jetée sur elle, sa propre sœur, par sa faute. Il ne pouvait lui demander d’y toucher, c’était un principe de base vital pour tout le monde. Un sorcier ne peut lui-même retirer sa propre malédiction, à moins d’avoir absolument toutes les cartes en mains. Mais, s’il lui fallait un œil de Runespoor, elle pouvait bien faire ça pour lui. Et il n’y avait qu’un endroit où elle en avait vu un de sa vie : le cabinet des inferi. Elle adorait les cabinets de curiosité, elle se souvenait y être venu plus d’une fois enfant en compagnie de sa mère, Madame Deveraux.
Le plan était simple, entrer, demander, payer et repartir. Sauf qu’en réalité, les choses sont bien souvent plus compliquée qu’il n’y parait. ‘ Combien vous en voulez, je vous le donne.’ Dit-elle. On avait parfois du mal à prendre au sérieux un petit bout de femme parfaitement bien habillée. Une petite robe noire, une paire d’escarpins, un grand manteau, des cheveux impeccables. L’avantage du noir, c’est que ça ne se tâchait pas avec le sang. ‘Ce n’est pas à vendre Madame.’ Elle roule des yeux, exaspérée. ‘Revenez avec votre époux et nous pourrons peut être faire affaire ensemble.’ Elle manque de s’étouffer. Avec son époux, parce qu’une femme n’était pas en mesure de commercer seule ? Parce qu'elle devait forcément être l'épouse de quelqu'un ? Elle aurait pu tomber de haut si elle n’avait pas été habituée aux remarques du genre. ‘Je vous demande pardon ?!’ dit-elle sortant un peu de ses gonds. Il était toujours surprenant de la voir s’énerver. Toujours, on ne s’attend pas nécessairement à voir autant de caractère dans un petit bout de femme. Plus d’une personne s’y était cassé le nez. ‘Revenez avec votre époux, je ne ferais pas affaire avec une femme.’ Elle cligne d’une fois des yeux, comme pour se forcer à marquer un temps d’arrêt. Comme pour se forcer à ne pas lui exploser en pleine face la première chose qui lui tomberait sous la main. Elle n’eut le temps, ni de s’emporter, ni de répliquer, ni de lui mettre une beigne comme son for intérieur le lui suggérait. Non, elle fut interrompue. Par une entrée des plus étranges. Très étrange même. ‘Revenez avec votre époux.’ Lui lâche-t-il avant de l’abandonner.
La voilà seule, tandis qu’il part dans ce lieu caché il y avait encore quelques secondes par un rideau. La chose sur l’épaule de l’homme attira d’avantage le regard de la jeune sorcière que l’homme en lui-même. Sacre bleu, par la barbe de Merlin, une queue de Manticore. Son esprit analytique en déduis qu’il est couvert lui-même d’un sang couleur encre, celui de la bestiole. Si elle n’avait pas été énervée pour avoir été mise de côté, elle aurait probablement été impressionnée. Elle les voit ‘faire affaire’ ou du moins, c’était tout comme. Elle n’existe plus, 'Elle est abimé' 'Négociation difficile' Les yeux de la sorcière sont rivé sur la créature, ou du moins ce qu’il en reste. C’était intriguant d’imaginer la chasse d’une telle créature. Elle relève les yeux et croise malgré elle le regarde du type qui venait d’entrer. Elle voit cependant l’homme perdre patience, et claquer des doigts. 'Rien de bien grâve. Tu as autre chose ?' 'Tout dépend de combien tu veux ou peux y mettre.' Elle lève les yeux au ciel. Il était prêt à faire affaire avec ce type. Mais pas avec elle. Elle détestait ce monde d’homme, elle le détestait tellement. Elle bouillonnait un peu, voir beaucoup. Elle refusait toujours d’être reléguée au second plan. Cet homme venait de la relégué au rang de femme, d’épouse, comme si elle n’avait pas le droit d’exister autrement.
Elle détestait passer au second plan. ‘Hey.’ Dit-elle dans un premier temps pour attirer l’attention sur elle, elle était entrain de conversé avec le propriétaire des lieux. Comme lui quand il a voulu l’attention du chasseur de créature, elle claque des doigts. ‘Je ne vous dérange pas ?’ Dit-elle d’une voix forte. Elle n’était pas la petite fille qu’elle semblait être. Elle est un peu sèche dans ses mots, mais elle s’en fiche. Elle n’était la femme de personne, elle était libre, et indépendante, ce n’était pas pour ce faire marcher sur les pieds par une bande de macho. ‘Ne vous en déplaise Monsieur, mais j’étais en affaire avec cet homme avant vous.’ Elle s’adressait au type couvert du sang couleur encre, assez téméraire. Elle ne connaissait ce type ni d’Adam ni d’Eve. Mais elle s’en fichait, elle ne se laisserait pas marcher dessus. ‘Alors attendez votre tour.’ Le gérant du cabinet de curiosité n’avait peut-être pas compris qu’il avait à faire à une jeune femme aussi tenace. Mais ça faisait partie de ses qualités. Elle n’était pas délicate, ce n’avait jamais été trait de caractère chez elle, jamais. C’était une Deveraux, elle n’était ni faite pour la douceur, ni pour la lumière. Elle ajoute, le ‘S’il vous plait.’ Plutôt arrogant et sarcastique.
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Pimprenelle Deveraux
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Elle n’aimait pas être prise en Didon de la farce. Surtout pas un duo de pseudo-commerçant machiste de surcroît. Féministe, peut-être un peu, c’était un concept qui n’était pas de cette époque-ci. On commençait à voir les femmes chercher à s’émanciper en demandant le droit de vote un peu partout, mais chez les sorciers, tout était si rétrograde. Elle n’était certaine d’être une femme bien dans ses époques. Enfin, elle n’était même pas encore une femme, juste une fille. Une jeune fille. Une jeune fille avec des manières peu courantes, capable de claquer des doigts, d’hausser le ton pour attirer l’attention. Elle aurait pu siffler maintenant qu’elle y repensait, Lucifer le lui avait appris. Il lui avait appris beaucoup de chose pour ne jamais être une victime. Une fille des années vingt bien sous tous rapport n’aurait pas hélé deux sorciers en pleine discussion, elle aurait pris ses couic et ses couacs, elle en serait retournée à sa cuisine. Mais, ça n’était pas tellement Pimprenelle. Lucifer lui avait dit de ramener un œil de Runespoor, il lui avait donné cette adresse, elle n’avait pas envie de le décevoir, et surtout elle avait hâte de savoir ce qu’on pouvait faire avec une telle merveille de si obscur que son frère refusait d’en parler.
'C'e...' Il commence, elle attend mais elle voit l’autre – le type sale couvert de sang noir – lever le petit doigt et faire taire le tenancier de ce petit bout de merveille de bric à braque magique. Eh bien, quelle autorité. Ou alors, Deversy était plus craintif qu’elle ne l’aurait cru. Il n’y avait pas écrit Loup-Garou sur le front du type, alors elle n’aurait pas pu le deviner du premier abord. Elle se redresse un peu plus quand il fait un pas vers elle. Se mettant un peu sur la défensive. 'De ce que j'ai entendu, Madame' Il se moque d’elle, son madame trop souligné indique qu’il ne la prend clairement pas au sérieux. Et vous auriez vous pris au sérieux un bout de femme d’un mètre soixante dix, aprêtée, juché sur des talons, et à la coiffure impeccable ? Sans doute pas, pas à l’époque. Elle avait le visage d’une jeune fille fragile, elle ne l’était pourtant pas. 'Monsieur Deversy, ne semble pas disposé à accepter votre proposition.' Elle le fixe, sans crainte. Un petit bout de femme téméraire qui finirait par se mordre les doigts d’une telle insolence. Qu’attendait-il, qu’elle recule à chaque pas qu’il faisait dans sa direction ? Il s’était trompé de personne, elle n’était pas ainsi. La main dans une mèche de cheveux rebelle n’eut même pas un seul effet sur elle. 'Hmm' Lâche Deversy comme pour se rappeler à leur bon souvenir. On n’oublie pas un type de son espèce, aussi insipide soit-il. 'Payeuse ou désireuse ?' Elle cilla en le fixant à ces mots. C’était tellement rabaissant. Les femmes étaient sans cesse rabaissé, et ne cesserait-il pas de parler d’elle comme si elle n’était pas là. C’était insultant. Mais, ‘L’Homme est une créature qui n’a aucune pitié pour les faibles.’ Disait sa mère elle ne su jamais si elle parlait de l’espèce humaine en général, ou simplement du genre masculin, mais Pimprenelle choisi de croire qu’elle parlait du genre. 'Alors ne sois pas faible Pimprenelle.' 'Payeuse.' Ah oui, donc maintenant elle était ‘Payeuse’ alors qu’elle avait jusqu’ici été une fille bonne à revenir avec son époux. Elle laisse échapper un petit soupire exaspéré quand le Deversy parle. Elle détestait ce genre de personne capable de faire baisser l’intellect de tout le monde par sa simple présence. Mais elle n’a pas le temps d’accordé plus d’attention à celui qui en cherchait désespérément. Le ‘Chasseur’ ou le je ne sais quoi qui avait rapporté une queue de Manticore semblait plus prompt à se payer sa tête avec sa moue songeuse et son pincement de lèvres. Elle roule des yeux exaspéré, les deux mâchoires serrées.'Et, Madame, voulait quoi ?' 'Un oeil de Runespoor.' Madame voulait qu’on arrête de parler d’elle comme si elle n’était pas là. Madame avec une langue. Madame savait parler d’elle. Madame bouillonnait. Les muscles de ses mâchoires contractés. Elle se forçait à garder la bouche close pour ne pas exploser d’avantage. Elle était plus intelligente que cela. Bien plus intelligente. Mais elle ne put laisser un sourire satisfait quant à l’évocation de sa regarde l’homme se retourne vers Deversy, comme pour s’assurer qu’il est sérieux. 'Rien que ça ? Oh, Madame, ce n'est pas un marché ici. Du moins, Monsieur Deversy n'est pas un vendeur d'objet. Ce n'est pas légal de vendre des objets aussi rare et dangereux que ce genre de chose. Mais je suis curieux, qu'aviez vous à lui proposer pour cet oeil ?' Oh, parce qu’il croyait que ce Monsieur ne vendait rien parce que ce n’était pas légal ? Oh, petit joueur. La légalité n’est qu’une affaire de personne faible. Le voilà qui se met à tapoter nerveusement le plan de travail de bois. Comment pouvait-on être aussi insupportable en si peu de temps ?
Quand il allume la cigarette, s’il croyait la déranger. Il se trompe. Elle le fixe, presque blasée. ‘Et comme si ce qui était légal avait la moindre once d’intérêt.’ Elle se fichait pas mal de ce qui était légal ou non. ‘Monsieur.’ Elle l’ajoute accentuant ses mots, de la même manière qu’il accentuait le ‘Madame.’ Elle se fiche de se moquer ou bien, il avait commencé en premier. Puérile. Oui, elle l’était parfois, quand elle était blessée dans son orgueil. ‘Ce que j’avais à lui proposer, n’est en rien votre affaire Monsieur, sachez simplement qu'il ne va pas acheter votre queue de Manticore avec une poignée de dragée surprise de Bertie Crochue. ’ Répond-t-elle quand il lui demanda ce qu’elle avait à lui proposer pour cet œil. Elle avait de l’argent, ce que Lucifer lui avait donné avant qu’elle ne parte. Elle n’avait rien d’autre à échanger, mais pouvait lancer deux ou trois sorts de magie noire si l’envie s’en faisait sentir, où le besoin. Parfois les gens sont attirés par ce genre de paiement qui est in-traçable et surtout parfois très utile. Puis, après avoir fixé l’homme un moment, elle détourne les yeux pour les poser sur ce pauvre Deversy entrain encore d’examiner la bête. ‘Je suis surprise que vous disiez de moi ‘Payeuse’ Monsieur Deversy, vous ne l’avez pas laissé le temps d’évoquer ce point avec vous.’ Lâche-t-elle avec sarcasme. Deversy relève la tête vers elle, et lance sèchement, ‘Revenez avec votre Mari, Madame.’ Et aller, on était reparti sur cette vieille rengaine. Elle aurait pu exploser, s’emporter, mais non. Elle baille d’ennuis. Elle roule des yeux, souffle, faisant mine de s’ennuyer. C’était une enfant, il était vrai. ‘Oh.’ Fit-elle finalement levant le doigt pour signifier qu’elle avait une idée. ‘Je devrais revenir avec mon frère.’ Elle sourit, regardant alors Deversy. Elle savait très bien qu’il avait déjà eu affaire à Lucifer, on n’oublie pas facilement quand on fait un marché avec Deveraux. ‘Eh bien oui, revenez avec votre frère, je ne ferais pas affaire avec une femme.’ Elle lève une nouvelle fois les yeux au ciel, et pousse un petit soupire, mais ne se défait pas de son sourire. ‘Lucifer va être … contrarié de ne pas avoir son œil de Runspoor, vous savez comment il est…’ Elle esquisse une moue boudeuse. Et soudain, Deversy se relève d’un bond, ‘Deveraux ? V-vous êtes la sœur de Lucifer Deveraux ?’ Elle lève finalement les yeux au ciel, lâchant presque un ‘Alléluhia’, elle l’aurait fait si elle avait cru en dieu. Elle manqua simplement de lâché un ‘Loué soit Satan.’ ‘Bravo Sherlock.’ Dit-elle arrogante. ‘Il… il avait dit que… Je pensais qu’il viendrait lui-même.’ Elle sourit, froidement, mais satisfaite. Seul Merlin savait ce que lui avait fait Lucifer pour que cet homme soit autant effrayé de son nom, mais Pimprenelle ne tenait pas à le savoir. Il suffisait parfois de menacer un petit commerçant de malédiction pour que l’emprise soit totale. Elle s’appuie finalement à son tour sur le comptoir, et lance à l’inconnu qui fume, ‘Et si vous avez du sang de manticore, j’suis preneuse, Monsieur.’ Elle insiste sur le Monsieur, parce qu’elle espérait que ça avait le don de l’irritier autant que son ‘madame’, un sourire narquois sur ses lèvres rosées. N’oublions jamais les basiques : la Magie Noire. On a toujours besoin des sangs les plus exotiques, comme celui d’une manticore.
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Balzac Chastel
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'oh Madame l'illégal est mon fonds de commerce. Continuez comme ça et probable que le ministère placera un jour votre nom dans mon planning. Même s'il serait bien dommage de trancher un aussi jeune cou.' Pas qu’elle donne dans l’illégal. Officiellement, elle n’était que la gouvernante des plus jeunes enfants de la famille Montrose. Une gouvernante assez stricte, et plutôt exigeante. C’était ce qu’elle était. Son travail pour le Clair-Obscur était plutôt sur son temps libre et elle n’en recevait aucun salaire. Mais, le Clair-Obscur, ce n’était pas de la légalité à cent pour cent. Certaines choses l’étaient, d’autre un peu moins. Elle savait que si une tête devait tomber, ça ne serait pas la sienne en premier. Sa sœur aînée avait d’avantage les mains plus sales vis-à-vis de l’illégalité. Alors, qu’il parle d’elle au ministère, elle n’avait pas vraiment peur, à tort sans doute. Les hommes peuvent trainer une femme dans la boue, juste parce qu’elle a su se montrer plus futée. Mais soit. Pimprenelle n’avait pas pour projet de s’éterniser en France, depuis quelques temps, elle n’aspirait qu’à traverser l’atlantique, au grand damne des siens. Là-bas, ils avaient bien plus de considération pour les femmes, surtout à La Nouvelle Orléans, et rien que pour cela, ça en devenait une terre d’accueil acceptable. Alors quand il la menace, elle ne sourcille pas. Pire, elle s’en fiche. Elle est un peu trop téméraire, et elle ne s’imagine pas qu’un jour autant d’arrogance, autant de fierté, et autant de témérité allait peut être lui coûter très bien. Sa mère avait beau l’avoir mise en garde, un jour, tôt ou tard, l’homme finit par vouloir briser ce qui lui résiste. Mais ils étaient ainsi, les hommes. On ne les changerait pas.
Elle s’impatienterait presque Pimprenelle. Elle ne tenait pas en place, piétinant un peu sur place comme une enfant colérique. Elle n’était pas du genre à attendre sagement son tour, pourtant là, elle venait de se faire coiffer au poteau. Mais en même temps, pour une manticore… Ca paraissait presque légitime, elle aurait fait pareil… Mais, elle s’impatiente quand même jetant un coup d’œil à l’homme qui tapotait des doigts sur le comptoir quand celui s’éloigne. Il boite un peu, mais en même temps, ce n’est qu’un détail. Pimprenelle était ce genre de personne qui aimait noter les détails. Puis, elle ne lui porte plus d’attention, elle tente d’obtenir ce qu’elle veut. Mais, elle ne manque pas de culot. Mais dans une famille de commerçant, on sait que la chance sourit aux audacieux, alors, si elle ne tentait rien pour obtenir du sang de manticore… Elle serait une crétine. Parfaitement, Lucifer lui avait demandé un œil de Runespoor, mais du sang de créature aussi rare, et dont la résistance à la magie était prouvé n’était pas à négliger non plus. Pimprenelle avait une chambre et un cagibi rempli de ‘on ne sait jamais, ça peut servir’, elle n’avait pas beaucoup de place, pas beaucoup de vêtement, mais une montagne de livre, de parchemin, et un coffre entier d’ingrédients ‘au cas où’. 'Si la demande est intriguante. Je dois malheureusement la décliner Madame Deveraux. Je ne fais plus affaire avec les Deveraux depuis 3 ans. Conflit d'intérêt diront nous.' Oh mauvaise expérience avec les Deveraux ? Son frère et sa sœur auraient-ils fait des leurs et contrarié le sorcier qui lui faisait face ? Elle esquisse simplement une mine un peu déçue, presque boudeuse. Elle était toujours une enfant. Elle cherche pourquoi ‘Trois ans’, et elle n’a aucune idée de quoi il peut s’agir. Peut-être que si elle avait eu son nom, elle aurait fait le rapprochement avec Célestine Fronsac, l’épouse de son frère, depuis trois ans, et à la guerre qui opposait sa famille à elle, et celle du Chastel dont elle ignorait tout. Pourtant, Pimprenelle avait eu une remarque sur sa belle-sœur au moment du mariage de son frère de la part de son amie Gwendoline. Mais faire le rapprochement avec si peu d’information, c’était plutôt complexe.
Elle passe une nouvelle fois au second plan, elle n’aura donc pas réussi à faire sa propre transaction avant celle des deux compères. Elle pousse un petit soupire exaspérée, impatiente quand ils continuent leurs négociations, 'Tu prends quoi ?' Qu’il ne prenne que la queue et qu’il ne fasse pas de marché avec les Deveraux ou pas, il allait se retrouver avec du sang de manticore sur les bras… mais bon, ça c’était la meilleure des options. Celle qu’elle espérait. Il est toujours plus aisé de négocier quelque chose qui n’est pas convoité. Qu’il ne prenne que la queue et qu’il ne fasse pas de marché avec les Deveraux ou pas, il allait se retrouver avec du sang de manticore sur les bras… mais bon, ça c’était la meilleure des options. Celle qu’elle espérait. Il est toujours plus aisé de négocier quelque chose qui n’est pas convoité. '205, le tout' Hein ? Tant que ça ?! Elle n’arrivait pas à en croire ses oreilles. Et en plus, il prenait le tout. Bon sang, chasser des créatures était donc aussi rentable ? Ca donnerait presque envie de se mettre à abattre les êtres dangereux. Presque, juste presque, Pimprenelle aimait trop Paris et ses pavés pour s’aventurer à la chasse aux créatures, ou dans les forêts. Elle roule des yeux, et laisse son regard se poser sur l’horloge, un peu impatiente. Elle bouge plus qu’elle ne le devrait, impatiente. Blasée, elle reporte son regard sur les deux hommes quand ils finissent leurs transactions. Elle croise malgré elle le regard de l’autre, le type dont elle ne connaissait pas le nom. Il lui rend un sourire qui n’en était pas vraiment un, ce à quoi elle répondit par un sourire forcé, elle aussi, mais qui se dissipe en une fraction de seconde. Las de jouer la comédie. 'T'inquiète pas. Je ne dirais pas un mot sur votre petit échange avec Mademoiselle Deveraux à mon supérieur.' C’est vrai que ce bon vieux Deversy était une poule mouillée. Elle lève presque les yeux au ciel. Elle cherche, une idée. Pour passer le temps ? Ou pour obtenir ce qu’elle veut vraiment. Elle était prête à les ignorer jusqu’à ce qu’il soit parti, mais elle fut ramenée à la réalité quand elle entendit son nom, son nom, son prénom. 'Ravis de mettre un visage sur un nom. Madame Pimprenelle Deveraux.' Pardon ? D’où ce type sale connaissait son nom et son prénom ?
C’était dérangeant de se dire qu’un inconnu connaissait votre nom, pire avait pu faire le rapprochement entre vous, votre très, et votre prénom. Elle se disait que c’était peut-être une connaissance de son frère, certainement pas un ami, Lucifer n’en avait pas de masse tout comme elle. Ils étaient plutôt solitaire les Deveraux, trop orienté vers l’obscur pour avoir l’ambition d’être populaire. Alors la réponse fut du Pimprenelle tout craché. Arrogante. Sûre d’elle. Impétueuse. Directe. Il y avait toujours un peu d’agressivité chez elle, c’était une façon de se protéger quand elle était percée à jour. Et là, c’était le cas… et elle détestait cela. Vraiment. ‘Ravi de ne pas mettre un nom sur un visage, Monsieur.’ Dit-elle avec une bonne dose d’arrogance, et de sureté. Elle ne connaissait pas son nom, elle connaissait le visage. ‘Mais…’ dit-elle alors en essayant de retenir son attention, elle tenait à ce sang de manticore, ce n’était pas quelque chose de courant, elle imaginait déjà que cela pouvait avoir mille et une application en magie noire. ‘Deveraux ou pas, le business ne devrait pas se limiter à cela non ?’ Elle sourit, ‘Je ne connais pas votre nom, et pour ainsi dire cela ne m’intéresse pas.’ Ca l’intéressait pas vraiment, mais dans un sens ça ne la désintéressait pas, si elle pouvait glaner quelques informations quant à son nom, c’était toujours utile. Le savoir, c’était le pouvoir. ‘Et si je vous en donne 75 galions. Pour le sang.’ Elle était tenace. Trop peut-être. Quand elle avait quelque chose en tête, elle ne l’avait pas ailleurs. Elle détestait baisser les bras et se résigner. ‘Ça semble honnête, après tout ce n’est que du sang, une infime quantité, à vue d’œil, je dirais 250 millilitres vu la fiole, soit…’ Elle calcule mentalement, roulant des yeux l’air songeuse. ‘Soit environ trois pourcents du sang total d’une manticore, vu que ce sont des bestiaux qui pèsent approximativement cent quatre-vingt-dix kilo pour une volémie de sang de cinquante millilitre de sang par kilo.’ La science, la précision. On ne badine pas avec le sang, certainement pas Pimprenelle. Elle ajoute un petit sourire à cela, fière. Elle savait de quoi elle parlait. ‘Donc 75 galions, c’est honnête, pour trois pourcent.’ Elle ignore complètement Deversy, qui proteste ‘Mais ce sang est à moi !’ Elle tourne la tête vers lui, et lâche un ‘non’ l’index levé, et lui lance un dernier ‘Laissez donc les professionnels discuter s’il vous plait.’ Un petit sourire suffisant sur ses lèvres, elle guette la réponse de l’homme. Appuyée sur le comptoir, elle savait qu’elle risquait gros, surtout si elle ne revenait qu’avec du sang, et non un œil. Lucifer risquait de voir rouge, mais qu’importe. Il y avait un challenge dans ce deal, et elle avait toujours adoré les challenges.
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✧ Parchemin envoyé Mar 27 Nov - 0:21 ✧
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Elle attend une réaction Pimprenelle, mais bon, elle n’a rien à perdre après tout. Dans le meilleur des cas, son offre fonctionne et elle obtient ce qu’elle veut, et dans le pire des cas elle essuierait un refus, serait frappée dans son égo, mais ne perdrait rien du tout, pas même un seul galion. Elle n’aimait pas perdre, ni être mise en défaut, mais c’était des éléments faisant partie intégrante de la vie dont elle ne pouvait se défaire. Mais, moins elle perdait, mieux elle se portait. Elle ne savait que penser de ce type qui savait son nom, ce type sale. Un type sale qui s’approchait d’elle. Elle ne bouge pas, droite comme un « i ». Légèrement de biais par rapport à elle, il se penche vers elle pour presque murmurer à son oreille, 'Madame Pimprenelle. Deveraux ou pas, il est vrai que cela ne devrait avoir d'importance dans les affaires. Mais permettez moi de vous demandez cela. Qu'est-ce que la gouvernante des Montroses pourrait bien faire du sang d'une Manticore ?' Il en savait un peu trop sur elle. Son prénom, son nom, sa profession. Elle cherchait mais elle ne le remettait pas, pas du tout. Pas le moins du monde. Les types sales, mais aussi les sales types, on s’en souvient généralement. cIl en savait un peu trop sur elle. Son prénom, son nom, sa profession. Elle cherchait mais elle ne le remettait pas, pas du tout. Pas le moins du monde. Les types sales, mais aussi les sales types, on s’en souvient généralement. Elle cherchait à qui elle pouvait avoir donné ces informations, mais cela faisait trop de monde. C’était également quelqu’un qui ne voulait pas faire affaire avec sa famille… depuis 3 ans, pour conflit d’intérêt. Elle cherche un évènement survenu trois années plus tôt. Elle cherche. Mais, pour l’instant, Pimprenelle est plutôt mal à l’aise de cette proximité, il empestait le sang de Manticore, bon sang elle ne pensait pas que ce sang puisse avoir une odeur aussi… métallique. Il recule finalement, pendant qu’elle lui jette un regard un peu étrange, haussant un sourcil. Mais, il se décide à lui tourner le dos. 'Étrange de constater que la jeunesse écoute mais n'entend pas.' Elle entendait très bien, son audition n’était pas défaillante. Elle fronce un peu plus les sourcils, 'Vous pensez tous être capable de prendre des décisions dont vous ne compreniez pas les conséquences, alors que vous sortez à peine de l'âge ou vous faisiez des caprices pour un morceau de réglisse.' Du réglisse ? Mais que venait faire de réglisse dans cette conversation ? Elle ne fronce plus les sourcils, essayant de comprendre le sens de ces mots. Le Réglisse, ça faisait le lien avec son amie Gwendoline qui lui ramenait souvent des bâtons de réglisse dont elle raffolait qu’elle prenait…à l’un de ses frères. Evidemment. Alors que la solution lui apparait, il se retourne de nouveau vers elle, 'Si l'offre est... ne le cachons pas intéressante. Je dois malheureusement la décliner. Ni vous, ni moi, ne voulons des problème avec le ministère.' Aucun problème avec le ministère. Mais il refusait donc l’offre. Quel dommage, mais quel dommage.
Tout parait clair dans sa tête, s’il avait toutes ces informations sur elle, c’était parce que Gwendoline les lui avait fournies. Et si les Deveraux et les Chastel ne commerçaient pas c’était à cause e la famille de sa belle-sœur, Fronsac ennemie des Chastel depuis des lustres. Elle était capable de glaner les informations au passage et de les assembler. ‘C’est bien dommage.’ Dit-elle, esquissant une moue presque boudeuse. Mais, oui, c’était encore une enfant. Joueuse, mais arrogante. ‘Mais j’entends ce que vous dites. Monsieur Chastel.’ Elle lâche son nom avec un sourire. Elle n’est pas si dupe qu’il n’y paraît. Pensait-il qu’une enfant comme elle ne serait pas capable de faire le lien entre les divers éléments qu’il venait de lui donner ? C’était mal la connaître que de mettre en doute son esprit cartésien et analytique qui parvenait à remettre les pièces de puzzle côte à côte. Le frère de Gwendoline, elle n’était cependant pas certaine de savoir lequel des deux frères lui faisait face. Pimprenelle se désintéressent bien souvent de la conversation quand elle était à propos des Chastel, et surtout Gwendoline n’était pas bavarde sur ce thème. ‘La loi interdit elle de rendre service à sa famille ?’ Lâche-t-elle alors. Elle n’achetait pas vraiment le sang pour sa famille, mais avait-il vraiment besoin de le savoir ? Elle n’avait jusqu’ici dit et montrer qu’elle rendait service à son frère en faisant cette course pour lui, elle n’avait rien dit de trop compromettant. On pourrait lui reprocher son exactitude presque chirurgicale concernant le sang qu’elle mettrait sans mal sur le dos de son éducation et de son érudition. ‘Il n’est pas transgressifs qu’une Gouvernante puisse avoir une obligation familiale de la sorte, soyons progressistes.’ Le cynisme est visible dans ces mots, non sans une petite pointe de témérité qui lui est bien propre. Elle l’était progressiste, elle était même féministe. Beaucoup de personne en ce monde pensaient encore que les femmes ne devaient pas avoir d’occupation et étaient uniquement bonne pour faire des enfants, les élever et tenir une maison. Malheureusement Pimprenelle ne rentrait dans aucune de ces options.’Mais vendez-le donc à Monsieur Deversy, je le négocierais comme il se doit, il sera si content, il aura fait une affaire et nous aurons enrichie un intermédiaire, c’est ça le commerce. Il reste un commerçant en droit de revendre les marchandise qu'il peut acquérir. ’ Elle a ce sourire satisfait sur les lèvres, quand elle le dit ‘content’ on peut entendre la moquerie dans sa voix. ‘On aura tous ce que l’on veut.’ Elle hausse les épaules. Elle ce qu’elle voulait c’était ce sang, et un oeil de runespoor. Elle n’aspirait qu’à la magie la plus noire le reste était tellement illusoir, accessoir. Elle n’est pas matérialiste Pimprenelle, elle n’était pas idéaliste non plus. Elle est réaliste, parfois terre à terre. ‘Jackpot.’ Finit-elle sourire aux lèvres. N’importe qui en sachant que c’était un Chastel aurait pu mourir de peur en songeant qu’il faisait face à un loup garou. Mais, ça ne lui faisait rien. Elle avait l’ignorance de la jeunesse, l'insouciance de l’âge, la primeur de l’arrogance. La belle faisait face à une bête, quelle sale histoire quand même.
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✧ Parchemin envoyé Lun 3 Déc - 21:31 ✧
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✧ Parchemin envoyé Mar 4 Déc - 1:05 ✧
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Pimprenelle avait toujours adoré cet endroit. Pas pour son bougre de propriétaire misogyne, mais pour les merveilles qu’on pouvait y trouver. Elle y était venue plus d’une fois accompagnée de son frère, de sa mère, et peut être même de son père alors qu’elle portait encore l’uniforme de Beauxbâtons et mesurait bien dix à quinze centimètres de moins. Une époque lointaine. Mais, elle ne s’était jamais trouvée ici pour acheter quoi que ce soit. C’était à Lucifer qu’avait à faire le gérant de ces lieux en général, peut-être même à Viola de temps à autre. Mais il était certain qu’il lui fallait ramener cet œil de Runespoor, elle avait une sacrosainte horreur de décevoir Lucifer, mais elle avait tant envie de ce sang de Manticore. Elle n’avait aucune idée de quoi faire avec, mais elle trouverait. Cette fascination pour le sang de toute nature était peut être inquiétante de prime abord, mais rien de choquant pour une Deveraux. Elle ne faisait que ça pour sa famille, et pour elle. Il n’y avait rien de répréhensible. A priori, ce que le Chastel vint faire voler en éclat. 'Peut-être pour les autres. Moi, j'ai des ordres, je ne peux vendre qu'aux structures reconnues par le ministère, et non pas au particulier. On n'est jamais à l'abri d'un sorcier ou d'une sorcière qui se prendrait pour Merlin.' Merlin, ce charlatan ? Oh, bon sang, ne m’insulte pas. Songe-t-elle en roulant des yeux, un peu fatiguée de cette joute verbale sans fin. Ne cesserait-il jamais de parler juste pour avoir le dernier mot? Ces hommes. On ne compare pas un Deveraux à Merlin, ils valaient mieux que cela, ils étaient des sorciers aux sombres desseins pas une espèce de vieux fou en robe qui prônait une magie blanche. Quelle idée. La magie était excitante selon Pimprenelle, la magie noire était grisante. Alors qu’elle parle, il semble à peine lui prêter attention. Typique, une femme qui parle, tout de suite on perd l’attention de soixante-quinze pourcent des hommes, surtout si cette femme est vêtue. Lui, il ne s’intéresse qu’à ça clope. Ça montre le manque d’ouverture d’esprit de Chastel, sa sœur avait donc raison. Elle n’avait aucune idée de quelle numéro c’était, elle s’en fichait, sa sœur parlait de sa famille d’une certaine façon, de mesure à ce que Pimprenelle n’en sache que le stricte nécessaire. Si sa mémoire ne lui jouait pas de tour, ce qui semblait être le cas ces derniers temps, elle avait deux frère, Damian, ou Balzac. C’était l’un des deux, elle en avait croisé un à Beauxbâton, mais ne lui avait pas accordé assez d’importance pour se souvenir de son visage. On ne prête de l’attention qu’à ce qui le mérite, soyons réaliste.
Elle attendait qu’il continue cette joute verbale, car il n’avait pas l’air d’être le genre à baisser les bras devant une femme. Encore moins devant une femme qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Elle savait qu’elle pouvait être agaçante, elle le savait. ‘Ça va te jouer des tours’ lui disait souvent son frère, comme un avertissement, lui-même connaissait mieux les autres hommes et leur caractère. Mais, elle n’a pas la réponse escomptée, dommage. Elle devrait se contenter de son regard qui en disait plus qu’il ne voulait sans doute en dire. On ne supporte pas une femme qui a du répondant, qui a son avis. C’était un homme de son temps, qui aurait pu lui en vouloir. Pimprenelle voit qu’il s’apprête à parler, mais un bruit attire l’attention des deux sorciers. Un bruit lourd, sourd. Elle se hausse un peu sur la pointe des pieds pour voir par-dessus le comptoir au-delà. Oui, la petite taille n’aide pas toujours. Mais elle est curieuse et voit le Chastel aller voir, en quelque pas et lâche un ' Crétin.' Il n’en faut pas plus à Pimprenelle pour comprendre que Deversy a fait des siennes. Et avec une queue de manticore, il ne fallait pas être maladroit. Elle lève les yeux au ciel, soupirant en se disant que cette journée était définitivement des plus agaçantes. Elle laisse le Chastel examiné le sorcier. Sans doute était-il mort sur le coup, il était réputé que cela soit l’un des poisons les plus dangereux qui soit. Mais, dans un sens, le fait que la créature soit morte lui donnait peut être un sursis. Si bon nombre de sorcier aurait paniqué, gesticulé dans tous les sens, appelé à l’aide, Pimprenelle, elle reste de marbre, immobile, silencieuse. La mort ne l’émouvait pas, pas même la souffrance. Pas celle d’inconnu en tout cas. Le Chastel tourne finalement la tête pour elle, pour lâcher un victorieux, 'Si il meurt, je pense pas que Madame aura ce qu'elle veux. ' Oh ça. C’était ennuyant. Elle le fixe, froide au possible, et essaye de ne pas laisser transparaitre l’ombre d’une déception, pourtant grande. 'Mais dans d'autre circonstance, je serais grandement reconnaissant si quelqu'un pouvait éviter un drame ce soir.' Ça c’est bien les hommes. Jamais à demander de l’aide ouvertement, comme si ça allait comme par magie faire disparaitre leur virilité.
Elle s’accoude sur le comptoir, comme si elle n’en avait rien à faire. Elle baille Pimprenelle, accoudée. C’était agréable qu’un homme vous demande de l’aide. Parce qu’il se disait qu’une Deveraux devrait être en mesure de faire cela, soigner quelqu’un du poison de la manticore ? Sans doute, c’était bien pensé. Elle devrait en être capable, elle avait été à bonne école. Et depuis l’addition de Célestine sa belle-sœur, elle avait appris quelques sortilèges pour soigner, mais selon la plus jeune Deveraux ça n’était pas aussi efficace qu’un bon sort de magie noire. ‘Reconnaissant ? Assez reconnaissant pour donner à ce quelqu'un qui vous aiderait du sang de manticore, Monsieur ?’ Elle se relève alors, un peu nonchalant. Elle passe derrière le comptoir, n’attendant pas sa réponse, il avait déjà assez de mal d’admettre qu’il avait besoin d’aide, alors elle n’allait pas trop l’accabler pour le moment. Elle s’approche elle aussi de Deversy, sur le dos, inerte. En face du Chastel, elle s’agenouille. Intriguée, elle voit qu’en effet, la blessure à la main est celle du poison de manticore. Elle se demandait encore ce qu’il lui avait pris de a décortiquer sans une paire de gant en cuir de dragon, c’était de l’inconscience. De sa main, elle place son index sous son nez pour sentir un mince filet d’air chaud. Il respirait encore. C’était moins pire que ce qu’elle avait imaginé. Elle n’avait aucune intention d’échouer, simplement parce que Madame Pimprenelle, ou plutôt Mademoiselle, obtenait généralement ce qu’elle voulait. Elle ne laissait pas tomber, à moins d’être à terre, c’était une question de principe, et de fierté. Elle avait fini d’analyser la situation. Elle sort de son petit sac une petite fiole d’un liquide transparent, qu’elle agite, et qui devient soudainement aussi noir que de l’encre de seiche. C’était une potion en cas de besoin, quelque chose que lui avait concocté Lucifer. Elle la dépose sur le sol à côté de Deversy pour s’en servir plus tard. D’un geste, elle sort de son petit sac une minuscule lame, et elle s’entaille le bout du doigt et va marquer le front de la victime d’un geste sec. 'Rogo autem sanguis.' Ça allait piquer un peu. Elle n’avait rien à sacrifier sous la main, sauf un Chastel. Mais bon, le sacrifice de loup garou n’était pas encore au programme. Alors, oui ça allait piquer un peu. Elle allait devoir puiser sa force et faire en sorte que le poison devienne inoffensif. 'Venenum aspidum solvit.' Elle devait juste aider Deversy à reprendre conscience, et après elle ferait de son mieux. Sa main en appuie sur le torse du vieil homme se contracte soudain. Elle ferme les yeux, grimace. Bon sang, le venin, elle avait oublié qu’à chaque fois ça lui donnait la fâcheuse envie de vomir. Un affreux goût métallique dans la bouche. Après une dizaine de seconde de silence, Pimprenelle lâche ce qui ressemble presque à un grognement de douleur, quand soudain Deversy expire, ouvrant ses yeux. Elle rouvre les yeux, un peu à bout de souffle, et attrape rapidement la fiole encore au liquide noir et ouvre la bouche de Deversy pour y verser son contenu. D’abord, aucune réaction, mais le sorcier semble se réveiller quand la moitié de la fiole est dans sa bouche. Pimprenelle lui ferme et la maintient fermée quand elle y a tout versé. Elle lutte pour le maintenir, car cela semble faire son effet car il est tenté de bouger, de se débattre. Le voilà presque frais comme un gardon. Contrairement à Pimprenelle dont les cheveux habituellement bruns ont quelques mèches qui virent au blanc. Quand Deversy oppose suffisamment de résistance, elle se recule, tombant sur ses fesses par terre. Elle porte une main à sa bouche, comme pour s’empêcher de rendre quoi que ce soit, dispersant son propre sang sur son visage. ‘Comment vous…’ Commence Deversy essayant de se relever sur ses coudes. Elle le fixe, et jette finalement un regard à Chastel, essayant d’essuyer sa bouche avec le revers de sa main. Il fallait qu’il comprenne une chose : elle détestait échouer. Et elle obtenait toujours ce qu’elle voulait. Les mèches éparses blanche se reteintaient peu à peu de leur couleur habituelle tandis qu’elle récupérait la fiole vide, légèrement chancelante, elle se relevait, refusant de rester à terre. Elle manque de marcher sur Deversy, mais elle s’en fiche. ‘Madame obtient généralement ce qu’elle veut voyez-vous Monsieur.’ Lâche-t-elle un peu sarcastiquement. Mais non sans une once de fierté.
Pimprenelle parle en 843d36
Pimprenelle Deveraux
✧pour le plus grand bien✧
Missives royales : 94 Date d'arrivée : 30/09/2018
✧ Parchemin envoyé Mar 4 Déc - 21:18 ✧
Balzac Chastel
✧pour le plus grand bien✧
Missives royales : 32 Date d'arrivée : 30/10/2018
✧ Parchemin envoyé Mer 5 Déc - 1:03 ✧
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Il n’y avait rien de plus savoureux qu’une victoire. S’en était une pour elle. Pimprenelle savait qu’il fallait savourer chaque victoire que lui donnait la vie. S’en était une à ne pas laisser passer. Elle avait fait usage de ses talents de sorcière sans sourciller. Elle y avait laissé un peu de son énergie, comme souvent. Pimprenelle avait beaucoup de mal à canaliser la magie, parfois, elle en utilisait d’avantage qu’il n’en fallait. Au début, elle était tombé dans les pommes plus d’une fois, maintenant elle se contentait de lâcher prise quand il le fallait, elle tentait de ne plus laisser ses cheveux trop se teinter de blanc, ce n’était pas sa couleur favorite. Sa métamorphomagie transpirait dans sa pratique de la magie, c’était trop de chose à gérer pour elle. Alors, forcément ça se voyait. Elle n’avait jamais caché son don, elle était bien incapable de changer complètement son apparence comme certain. Un prix à payer pour user d’une autre sorte de magie, Pimprenelle avait appris que toute magie avait un prix. Il n’y avait pas que la magie qui avait un prix, tout en avait. Tout le monde en avait un. Il fallait juste trouver le bon levier pour l’obtenir. Même ce type, Chastel. Elle espérait sincèrement que son sauvetage de Deversy lui permettrait d’obtenir ce fameux sang. Elle a des doutes quant à lui, il n’est pas aussi binaire que Deversy, bien plus complexe à cerner. Il avait le don de la mettre à la fois mal à l’aise et de l’intriguer étrangement. C’était plutôt malsain comme sensation, ce le fut encore plus quand il fit cette chose avec ses lèvres et sa langue en la fixant. Elle tente de rester de marbre, mais se retient de froncer les sourcils, énervée.
Elle ne bouge pas d’un pouce quand il fait un pas vers elle. Elle n’aime pas reculer, abdiquer, ou baisser les bras. Ce n’était pas le genre de la maison. Pas du tout. Elle soutient même le regard, n’ayant pas peur de se jeter dans la gueule du loup. Littéralement. 'Hm. Intéressant.' Il semblait entrain de regarder ses cheveux. Quoi, il n’avait jamais vu de métamorphomage. Elle ne bouge toujours pas quand il fait encore un pas vers elle. Elle ne comptait pas bouger. 'Qu'est-ce que…' Elle ne bouge pas d’un pouce quand il fait un pas vers elle. Elle n’aime pas reculer, abdiquer, ou baisser les bras. Ce n’était pas le genre de la maison. Elle ne jette même pas un regard à Deversy, comme si elle allait baisser les yeux. C’était mal la connaitre. Très mal. Enfin, ils ne se connaissait pas. Ils connaissaient leur nom de famille respectifs, Pimprenelle ne connaissait pas encore son prénom, mais ce n’était qu’une question de temps. Mais au moins Deversy était en vie, c’était quelque chose qu’elle était en mesure de marchander. 'Monsieur Deversy.' Ça devenait sérieusement gênant qu’il la fixe de la sorte. Il en fallait beaucoup à Pimprenelle pour réellement se sentir mal à l’aise, mais voilà qui était chose faite. Elle ne perdait pas souvent sa patience, mais là, il n’était même pas question de patience, c’était déstabilisant, elle détestait ça. 'Je pense qu'il serait correct de servir Madame Deveraux. Après tout, elle a été d'une grande aide.' Eh bien. On aurait presque attendu, faillit-elle lâcher sarcastique, mais elle du presque se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas gâcher ce moment, et s’en mordre les doigts plus tard. Pimprenelle ne le regarde, tandis qu’elle entend déjà Deversy grommeler en arrière-plan. Le voilà donc qui allait devoir commercer avec une femme. Le pauvre. Pimprenelle jubilait intérieurement, littéralement, on pouvait le voir à son regard. Enfin, si on la connaissait évidement. Un illustre semi-inconnu tout sale ne pourrait.
Elle reste interdite, immobile, quand son doigt vient toucher ses lèvres. Pourquoi ne bouge-t-elle pas ? Pourquoi reste-t-elle si immobile ? Elle-même n’en sait rien. Elle n’en sait rien, elle est toujours mal à l’aise quand on la touche, plutôt violente en générale, toujours brutale. Elle ne tremble pas, elle ne bouge simplement pas. Elle n’a pas le souffle court. Elle est juste figée. Elle n’aime pas qu’on la touche, elle déteste ça. Elle détestait tellement cela. Incapable de bouger, de lui retourner cette gifle qu’il mériterait pour ce geste. Sans savoir pourquoi, un rapport direct avec ce qu’elle avait oublié, qui marquait encore pourtant son esprit de façon tacite. Il lui tend alors la fiole de sang. Elle la prend sans la regarder, le regard froid, lui aussi complètement figé. Elle laisse échapper un air de dégout quand il porte son doigt couvert de son sang à ses lèvres pour le lécher. On dirait un chien, songe-t-elle. Son esprit se réveille de ce qui semblait avoir été une torpeur plus qu’une surprise, elle ne s’expliquait pas. Elle ne s’expliquait pas pourquoi son corps entier s’était paralysé à son contact. Elle se figerait à n’importe quel contact, traumatisée sans savoir, blessée et écorcée en son être. 'Maintenant, excusez moi, Madame, je vais vous laissez reprendre ce que vous étiez venu faire ici.' Un œil de Runespoor, une fiole de sang de manticore en prime. Elle n’a pas le temps de répondre quoi que ce soit, elle n’avait pas envie de répondre quoi que ce soit d’ailleurs. Non. Deversy s’approche du comptoir en boitant un peu. ‘On ne devrait pas laisser les Chastel sortir sans muselière, de vrais tarés.’ Elle ne supporte pas son comportement. Elle n’excuse pas son comportement. ‘Bon alors, cet œil de Runspoor, il ne faudrait pas que je doive revenir avec Lucifer, n’est-ce pas ?’ Elle esquisse un sourire cynique, tandis que Deversy s’affaire à mettre la main sur un œil de Runespoor.